Le reprenariat comme alternative à la création

1. Le reprenariat, c’est pour qui ?

Le reprenariat est accessible à tous ! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas un terrain réservé aux grosses boîtes et il ne faut pas disposer de sommes astronomiques pour racheter une affaire. Par exemple, à Bruxelles, de nombreux commerces sont à remettre et sont même à la recherche de repreneurs à partir de quelques dizaines de milliers d’euros.

Cela reste néanmoins une forme d’entreprenariat et de ce fait, demande les mêmes compétences entrepreneuriales : sens du business, organisation, gestion financière, etc.

2. Quels sont les avantages de la reprise par rapport à la création d’activité ?

Comme on ne part pas de zéro, la reprise est moins risquée financièrement

Comme on achète une affaire existante, l'historique permet d'analyser les résultats, l'évolution, la rentabilité, la clientèle, etc. Il faut donc une mise de départ mais on peut prévoir avec plus de certitude les résultats potentiels. Le risque est donc moindre.

D’autre part, les banques sont aussi rassurées par l’historique et plus enclines à vous prêter de l’argent surtout si le business repris était déja rentable. Cependant, elles demandent toujours un minimum d’apport en fonds propres pour pouvoir emprunter.

Cela prend moins de temps pour devenir opérationnel et pour faire tourner l’affaire

On peut démarrer immédiatement après le rachat : pas besoin de choisir un lieu de travail, de recruter le personnel éventuel, d’établir les relations clients et fournisseurs, d’aller chercher les autorisations, de mettre en place les processus… Dès qu’on devient propriétaire, on se met au travail et le chiffre d’affaire tourne.

Par contre, le processus de reprise lui-même prend quand-même quelques mois (voir les étapes d’une reprise. Entre le moment où l’on a repéré une affaire à racheter et le moment où l’on signe et devient propriétaire, il s’écoule souvent 5-6 mois même si certaines reprises d’actif peuvent aller beaucoup plus vite.

La reprise nécessite de suivre un processus qui demande l’intervention d’experts

En rachetant une société, on devient en partie responsable de son passé, notamment social et fiscal. La négociation et le contrat de reprise doivent donc être réalisés avec rigueur et de manière saine pour favoriser la meilleure transition et limiter les risques à ce qui est juste et nécessaire.

3. Quelles sont les étapes clés d’une reprise ?

Chaque reprise est unique mais elle comprend généralement une série d’étapes clés que nous avons reprises ci-dessous et qui se déroulent en trois temps: le répérage, l’analyse et enfin la conclusion de la transaction.

Les 3 étapes clés d'une reprise d'affaire

3.1. Phase de repérage

En vous basant sur votre expérience, votre profil, vos envies, votre lieu de vie et vos quartiers favoris : établissez le portrait robot de l’affaire que vous cherchez en définissant tous les critères, un peu comme vous le feriez si vous cherchiez un bien immobilier : quel type de secteur, quelle localisation, quelle taille, etc.

Parlez-en autour de vous « je cherche une boulangerie artisanale à reprendre dans le Sud de Bruxelles …». Vous pouvez aller voir sur des sites spécialisés (du type « Affaires à suivre du 1819 », sites sectoriels) pour y trouver les offres. Une fois l’identification de l’affaire réalisée, vous pouvez vous lancer dans l’analyse.

3.2. Phase d’analyse

Dites-vous bien que le projet que vous analysez sera peut-être bientôt à vous et rythmera votre quotidien, cela vaut la peine de vous poser toutes les questions essentielles pour en garantir la réussite.

Commencez par bien comprendre la santé de l’affaire à reprendre : 

• Analysez son activité, sa situation, sa clientèle, ses comptes et faites une sorte de bilan de santé.
• Rencontrez le cédant et comprenez pourquoi il revend, à quel prix et qu’est-ce que cela comprend. S’agit-il d’une revente de société ou d’un fonds de commerce ? Quels en sont les éléments de valeur ?
• Projetez-vous dans la gestion de ce lieu sans l’idéaliser: notez bien toutes différences concrètes au quotidien par rapport à votre situation actuelle : heures prestées et travail éventuel le week-end, insécurité de rémunération au cas où vous étiez salarié, déplacements… Restez bien sur terre !
• Evaluez la valeur réelle de la société à reprendre : en vous basant sur les comptes annuels, vous allez pouvoir analyser plus en détails votre projet de reprise et avoir une idée plus claire de sa valeur en tenant compte de tous les éléments : le dirigeant se rémunérait-il ? Le chiffre d’affaires est-il en progression ou en déclin ? Y-a-t-il un nouveau concurrent récemment arrivé … ? Eventuellement, une valorisation externe peut être demandée à un expert.
• Faites un plan financier prévisionnel : projetez le développement de l’entreprise à 3 ans en tenant compte des remboursements éventuels à la banque et de vos propres besoins en rémunération pour en vérifier la faisabilité et la solidité.
• Définissez la structure de financement de la reprise et vérifiez si le prix (ou plutôt quel prix) est payable pour vous. Vous allez calculer le montant minimal dont vous avez besoin (prix + fonds de roulement + aménagements éventuels + création de société éventuelle…) et ensuite voir comment parvenir à le financer. Ensuite, allez déjà rencontrer quelques banques pour voir si elles vous suivraient.

3.3. Phase de transaction

Si la phase de diagnostic est probante et donc que l’opportunité de reprise est validée, vous allez passer à la phase de transaction. Elle ressemble un peu à celle d’un achat de bien immobilier. Ainsi, vous allez :

• Mener une discussion de négociation avec le cédant, ceci en fonction du prix que vous aurez décidé d’offrir suite à votre analyse.
• Rédiger et envoyer au cédant une lettre d’intention d’achat , ceci en y mettant des conditions (un peu l’équivalent du compromis de vente).
• Rechercher le financement auprès d'une banque ou d'autres organismes de financement.
• Faire établir un audit fiscal et social avec un expert, certainement si la reprise comprend du personnel et des actifs importants.
• Rédiger l’acte d’achat final et procéder à la transaction. Ca y est, vous avez les clés de votre entreprise !

4. Faut-il se faire accompagner ?

Lors du processus de reprise, vous serez amené.e à faire des choses que vous n’avez sans doute jamais faites auparavant. C’est pourquoi vous aurez au minimum besoin :

• D’un juriste ou avocat expérimenté en la matière pour vous aider à réaliser et rédiger votre lettre d’intention et ensuite l’acte d’achat.
• Eventuellement d’un expert-comptable pour analyser les comptes annuels et réaliser un audit.
• Eventuellement d’un conseiller financier en fonction de vos compétences, pour élaborer et/ou valider votre plan financier.
• Eventuellement d’un fiscaliste si vous rachetez une société pour vérifier que tout est bien en ordre les années précédentes puisque vous devenez responsable de son passé fiscal
• Eventuellement d’un expert en droit social si vous reprenez des travailleurs, ceci pour analyser tous les contrats de travail et voir notamment si tout est en ordre avec l’ONSS.

Pour aller plus loin : www.reloadyourself.be

Vous trouverez sur le site de Reload Yourself des témoignages, informations, articles… et un formulaire pour prendre un RDV gratuit de 1h30 avec leurs experts en reprenariat (conditions : avoir son domicile ou siège social à Bxl Capitale et avoir identifié une entreprise/un fonds de commerce à reprendre)