Comment calculer la valeur d'une entreprise ?

Combien vaut mon entreprise ? Comment évaluer une entreprise que l’on souhaite acquérir ? Voilà bien la question clé en cas de vente, acquisition ou transmission d’une société.

Mais estimer la valeur d’une entreprise est une opération complexe et les méthodes pour procéder à cette évaluation sont nombreuses.

Calculer la valeur d’une entreprise n’est pas un exercice simple, ni une science exacte. Chaque méthode a ses spécificités et donnera des résultats forts différents. Il peut donc être intéressant de combiner plusieurs méthodes pour évaluer au plus juste la valeur de l’entreprise.

Et plutôt que d’attendre la dernière minute pour évaluer une entreprise que vous souhaitez vendre ou transmettre, interrogez-vous dès à présent sur sa valeur réelle. Cela vous donnera, le cas échéant, le temps de la mettre en valeur pour en obtenir le profit souhaité.

Ne pas confondre valeur et prix

Avant toute chose, il convient de préciser que la valeur d’une entreprise ne correspond pas forcément à son prix de vente. En effet, le contexte dans lequel s’effectue la transaction aura un impact sur le prix.

« Il est très fréquent que des entrepreneurs viennent nous voir avec une valeur fixée par leur comptable. Seulement, voilà… Ce n’est pas parce que votre agence immobilière estime votre maison à 500.000 euros que vous en obtiendrez cette somme. » (Beci)

Le prix suit les lois de l’offre et de la demande. Mieux vaut donc vendre lorsque le marché est favorable et lorsque l’entreprise affiche de bons résultats et est en phase de croissance.

Quelles que soient les circonstances, le prix d’une entreprise dépend de 4 éléments :

  1. La valeur objective de l’entreprise : basées sur les comptes annuels et autres données financières
  2. La valeur immatérielle: le savoir-faire, la performance, la clientèle, le potentiel de croissance, etc. qui influent sur la rentabilité de l’entreprise
  3. Les éléments liés à la vente: vente forcée, faillite ou autre
  4. La qualité de la négociation : impact de la stratégie du repreneur et de sa capacité à mettre son entreprise en valeur.

Pourquoi calculer la valeur d’une entreprise

Connaitre la valeur d’une entreprise est indispensable pour déterminer un prix de mise en vente et mener des négociations. La vente, l’achat ou la transmission d’une entreprise se prépare en amont.

Évaluer une l’entreprise bien avant son éventuelle cession permet de la rendre plus attractive le moment venu. Mais cette évaluation peut aussi servir d’autres objectifs.

  • Vente ou acquisition: au-delà de la valeur comptable, ce sont les actifs immatériels de l’entreprise, sa notoriété et sa rentabilité qui seront les éléments clés de la négociation.
  • Transmission: bien connaître la valeur de son entreprise permet d’avoir toutes les cartes en main pour argumenter avec un futur repreneur.
  • Croissance : faire grandir son entreprise peut passer par un appel à financement. La valeur et le potentiel de l’entreprise sont des arguments de poids pour les investisseurs. 

=> Importance de valoriser son entreprise pour bien préparer la vente/transmission - Beci 

Trois méthodes d’évaluation  

Il existe plusieurs méthodes de calcul pour évaluer une entreprise. Les principales approches utilisées pour des sociétés non cotées combinent approche dynamique (calcul de rentabilité), approche patrimoniale (bilan et historique de l’entreprise) et approche comparative (par analogie à d’autres entreprises similaires).

La méthode patrimoniale  

La méthode patrimoniale consiste à déterminer la valeur de l’entreprise  en se basant sur le passé, c’est-à-dire sur le patrimoine qu’elle possède diminué des dettes. C’est la méthode la plus utilisée car la plus simple et rapide à mettre en œuvre. Cette méthode se base sur les comptes annuels des trois dernières années.

La valeur correspond à l’actif net comptable (ANC), (actif du bilan - dettes réelles). Toutefois l’ANC ayant ses limites, il convient de le corriger en tenant compte de la valeur du marché, de la fiscalité différée et du reclassement des provisions non justifiées. On obtient alors un actif net comptable corrigé (ANCC), auquel il convient d’ajouter le goodwill (GW) de la société, c’est-à-dire sa capacité à créer ou détruire de la richesse.

La méthode des flux de trésorerie (DCF)       

Cette méthode s’intéresse à la rentabilité future de l’entreprise.  On considère ici que la valeur de l’entreprise est égale à la valeur actualisée des flux monétaires à venir. 

Concrètement, cette méthode part du business plan pour déterminer les flux de trésorerie prévisionnels (résultat d’exploitation après impôt + dotation aux amortissements nets + investissements nets + variation du BFR). On applique ensuite un taux d’actualisation (généralement le coût moyen du capital) et on détermine la valeur terminale (valeur estimée en fin d’horizon du business plan). La valeur de l’entreprise est déterminée par addition des flux de trésorerie et de la valeur terminale.

Le facteur le plus important pour évaluer la santé d'une entreprise, c'est le cashflow, c'est-à-dire le flux de trésorerie. Avec cette méthode de calcul, vous intégrez les flux de trésorerie nets pour les trois à cinq prochaines années. En utilisant le plan commercial et d'autres données pertinentes, vous déterminez les flux de trésorerie entrants et sortants – à l'exception des charges de financement. Vous déterminez ainsi la quantité d'argent libérée à l'avenir pour rembourser des prêts par exemple. En théorie, la méthode des DCF donne l'estimation la plus précise de la valeur de l'entreprise, mais il n'est pas simple de prévoir les flux de trésorerie à venir.  (jumpforward)

Cette approche a l’avantage d’intégrer les risques et incertitudes futurs. Mais elle est plus complexe à mettre en œuvre.  Et sa qualité dépend de la solidité du plan financier prévisionnel de l’entreprise.

Ce modèle est souvent utilisé pour valoriser des start-ups.  

La méthode comparative

Cette méthode, très utilisée par les analystes financiers et les investisseurs, consiste à déterminer la valeur financière de l’entreprise par comparaison avec des entreprises ayant des caractéristiques similaires. 

Dans cette méthode, on sélectionne un échantillon de sociétés de tailles comparables, évoluant dans un secteur d'activité similaire et avec des perspectives de croissance similaires. On compare ensuite l’entreprise à valoriser à cet échantillon en utilisant différents multiples de valorisation (des ratios qui s'appuient sur le résultat net, le chiffre d'affaires, l'EBIT ou l'EBITDA).

Cette méthode est très couramment utilisée pour les PME et les sociétés d’exploitation classiques.

Tableau de synthèse : Manager-go

Zoom sur le goodwill

Devant les différences parfois importantes constatées entre la valorisation basée sur la rentabilité et les valeurs patrimoniales, les analystes intègrent la notion de goodwill, afin de mesurer une éventuelle surperformance ou survaleur de l’entreprise, justifiant un écart par rapport à d’autres sociétés du même secteur d’activité ou de taille comparable. Toutefois, l’intangibilité des actifs immatériels mesurés suscite souvent bon nombre de discussions et négociations entre vendeurs et acquéreurs.

Le goodwill représente l'ensemble des éléments immatériels (brevets, marques, fichiers clients, contrats exclusifs, niche dans le marché, la rente de situation ... ). Cette valeur n'apparaît pas au bilan mais fait partie intrinsèque de la valorisation de l'entreprise.

Outils pour estimer la valeur d’une entreprise

La valorisation d’une entreprise étant complexe, mieux vaut demander conseils à des spécialistes.

Toutefois, il existe des outils en ligne qui vous donneront une première indication :

  • Valquisition : site professionnel d’évaluation d’entreprise en ligne.
  • sowefund : calcul de valorisation en ligne orienté startup