Devenir indépendant complémentaire pour démarrer en douceur.

Vous rêvez de devenir indépendant mais vous n’osez pas prendre le risque de lâcher votre travail actuel. Vous avez une passion, mais vous ne savez pas si vous pourriez en vivre. 

Et si vous testiez le statut d’indépendant complémentaire ?

L’entrepreneuriat est une belle aventure mais elle comporte des risques. Vous avez besoin d'une période d'essai avant de changer de vie. Vous ne voulez plus travailler pour un patron, vous voulez vivre de votre passion. Ou tout simplement augmenter votre salaire.

Tout cela est possible ! Une seule condition : conserver votre emploi actuel, au moins à mi-temps. Vous pourrez alors tester l’entrepreneuriat sans tout risquer, grâce au statut d’indépendant complémentaire.

Conditions pour être indépendant complémentaire ?

La règle est simple : pour devenir indépendant à titre complémentaire, vous devez exercer simultanément et principalement une autre activité professionnelle, au moins à mi-temps :

  • soit en tant que travailleur salarié (vous prestez au moins un mi-temps mensuel),
  • soit en tant qu’intérimaire ou enseignant non nommé (votre activité doit respecter le critère du mi-temps trimestriel)
  • soit en tant qu’enseignant nommé (vous prestez minimum 6/10e d’un horaire complet),
  • soit en tant que fonctionnaire (vous travaillez minimum 200 jours ou 8 mois par an).

Vous pouvez aussi être considéré comme indépendant complémentaire dans les cas suivants :

  • si vous êtes chômeur : grâce à la mesure « Tremplin indépendants », vous pouvez exercer une activité d’indépendant à titre accessoire pendant 12 mois sans perdre vos allocations,
  • si vous êtes en incapacité de travail (minimum 66%) et que vos indemnités découlent de votre activité salariée antérieure à l’incapacité.

Quels sont les démarches à accomplir ?

Les formalités sont identiques à celles qui permettent de devenir indépendant à titre principal. Vous devez donc :

  • vous inscrire à la BCE (Banque Carrefour Entreprise) en tant qu’indépendant.
  • vous affilier à une caisse d’assurances sociales (avant le début de votre activité indépendante)
  • payer des cotisations sociales trimestrielles (réduites en début d’activité) ;
  • payer la TVA due si vous y êtes assujetti (mais vous en serez exonéré si vos revenus en tant qu’indépendant sont inférieurs à 25.000€) ;
  • payer des impôts sur vos revenus supplémentaires

Avantages du statut d’indépendant complémentaire

Si le nombre d’indépendants à titre complémentaire ne cesse d’augmenter en Belgique, c’est que la formule séduit de plus en plus de personnes qui souhaitent tester un projet ou arrondir leurs fins de mois. Parmi les avantages de cette approche

  • Des revenus supplémentaires: pour la plupart d’entre vous, c’est sans doute la principale raison. Ne perdez pas de vue toutefois que les montants facturés à vos clients sont des revenus bruts, desquels il faudra déduire TVA, cotisations sociales et impôts.
  • Des risques limités: dans la mesure où vous gardez un revenu fixe, cette formule est idéale pour tester la viabilité d’un projet, pour évaluer vos qualités d’entrepreneur (cette vie est-elle faite pour vous) et pour acquérir de l’expérience avant de vous lancer à 100%.
  • Des cotisations sociales forfaitaires (provisoires) réduites en début d’activité : on passe ainsi de 722,59€ par trimestre pour un indépendant à titre principal à 79,94€ par trimestre. Mais attention, tout cela est régularisé au bout de 3 ans et la note peut être douloureuse si vous n’en avez pas tenu compte. Les cotisations correspondent à 20,5% de vos revenus nets imposables.
  • Des frais déductibles : les frais engagés pour votre activité d’indépendant peuvent être déduits en tant que frais professionnels, ce qui aura un impact sur votre revenu imposable. Vous pouvez par exemple déduire de vos revenus bruts (partiellement ou totalement) l’achat de votre PC, d’une imprimante, les frais de véhicule, de restaurant, etc…
  • Des formalités simplifiées en matière de TVA : si votre CA est inférieur à 25.000€ (ce qui est le cas de la majorité des indépendants complémentaires) vous pouvez opter pour le régime de franchise de la TVA.
  • Des formalités administratives limitées : comme tout indépendant vous devrez passer par un guichet d’entreprise. Ils vous guideront ensuite pour l’ensemble des démarches à effectuer.

Inconvénients du statut d’indépendant complémentaire

Le statut d’indépendant complémentaire n’est toutefois pas la panacée universelle. Il a, comme toute solution, quelques inconvénients :

  • Plus d’impôts: les revenus générés par votre activité d’indépendant complémentaire viennent bien sûr s’ajouter à votre salaire actuel. Vous risquez donc de passer à une tranche d’imposition supérieure et de devoir payer plus d’impôts. Une manière d’éviter cela, est de prévoir assez de frais déductibles.
  • Surcharge de travail : une activité complémentaire prend du temps (souvent plus que prévu), est source de stress et de fatigue supplémentaire. Jongler entre deux activités, parfois très différentes, n’est pas facile.
  • Frais supplémentaires : n’oubliez pas de bien calculer les frais qu’engendrera votre activité complémentaire et tenez-en compte dans l’établissement de vos tarifs.
  • Disponibilité: le fait de ne pas être à 100% disponible pour votre activité d’indépendant peut devenir un problème. Il sera temps à ce moment de se poser la question de votre statut et de l’opportunité de devenir indépendant à titre principal.

Devenir indépendant complémentaire, combien ça coûte ?

Les frais sont moins élevés que pour les indépendant à titre principal mais ils ne sont pas nuls.

  • Inscription à la BCE qui vous délivrera un numéro d’entreprise : coût unique de 87 €.
  • Numéro TVA (si votre CA dépasse 25.000€) : coût unique d’environ 70 €.
  • Cotisations sociales trimestrielles: minimum 79,94 € par trimestre les 3 premières années. Pas de cotisation si votre revenue annuel est inférieur à 1500€, sinon vous devrez payer 20,5% de votre revenu complémentaire réel (attention à la régularisation après 3 ans !)
  • Impôt provincial & communal: entre 89€ et 124€ par an selon les régions et communes