Le Business Model Canvas Circulaire s’inspire dans les grandes lignes du BMC classique adapté à l’économie circulaire.
Green IT : Quésaco et Pourquoi se lancer dans cette démarche ?
1) Définition du green I.T. ou du numérique responsable
Commençons avec un peu de théorie. Le « green I.T. » (ou numérique durable – informatique verte – informatique durable – numérique éco-responsable) concerne aussi bien l’utilisation des réseaux, des logiciels, des ordinateurs et des serveurs. Ces pratiques ont pour objectif de réduire l’empreinte environnementale, sociale et socio-économique du numérique en modifiant les usages et/ou en créant des services et des produits numériques durables.
Il n’existe pas de méthode unique de déploiement d’une démarche Green I.T.
Il existe en réalité plusieurs façons de mettre en place une démarche d’informatique durable. Le Green IT s’organise autour de 3 périmètres : le Green IT 1.0, le Green IT 1.5 et le Green IT 2.0.
1) Green IT 1.0 (ou Green for IT) = réduire la pollution du secteur des TIC
Ce périmètre du numérique responsable signifie que la performance sociale et environnementale d’un produit/service est prise en compte dès sa conception. On parle ici « d’éco-conception », avec des logiciels, matériels, process qui permettent de réduire l’effet de l’informatique sur l’environnement.
2) Green IT 1.5 = réduire la pollution de l’organisation physique de l’entreprise
Ce périmètre se centre sur la mise en place d’un Système d’Information Développement Durable (SIDD). L’entreprise œuvre au déploiement d’outils numériques au service d’une politique environnementale interne et du développement durable.
3) Green IT 2.0 = Utiliser les TIC pour réduire la pollution
Ce périmètre se centre sur l’utilisation du numérique pour réduire l’empreinte économique/sociale/écologique d’un produit ou d’un service. Il y a un développement de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) afin d’atteindre un changement comportemental/de modèle économique. On appelle cela l’éco-innovation de rupture.
Cette démarche permet d’aller plus loin et de s’intéresser à la transformation du fonctionnement de la société.
2) Pourquoi faire du green I.T. en tant qu'entrepreneur?
Il existe 3 sources principales de pollution dans l’industrie du numérique :
- Nos équipements (47%)
- Les infrastructures réseau (28%)
- Les data centers (25%)
Cette pollution se matérialise de différentes manières :
Une consommation énergétique grandissante
L’informatique représente une quantité très importante d’énergie (électrique) et contribue donc à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre car notre électricité est encore majoritairement générée à partir des énergies fossiles (85%). En effet, l’I.T. émet aujourd’hui plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du trafic aérien. D’après le journal du CNRS (centre national français de la recherche scientifique) publié en 2018, les technologies numériques consommeraient 10% de l’électricité mondiale.
Un gaspillage et utilisation des ressources
Le numérique demande une quantité gigantesque de métaux rares indispensables à la production des microprocesseurs, câbles, et autres équipements électroniques. L’extraction la purification et la transformation de ses métaux ont des impacts environnementaux et sociaux gigantesques. De plus, L’utilisation des capacités des matériaux informatiques est rarement optimale. A titre d’exemple : le taux d’utilisation d’un centre d’exploitation est en moyenne à 56% de son potentiel.
Finalement, les stocks de la plupart des métaux utilisés dans la construction de nos outils informatiques sont limités et/ou en train d’être épuisés. Le futur de la digitalisation s’annonce complexe.
Une production de déchets
La fin de vie des matériaux informatiques engendre une pollution très importante. Beaucoup de matériel encore fonctionnel est jeté et ne fait pas l’objet de recyclage. En effet, entre 70 et 90% des déchets électroniques et électriques ne sont pas recyclés. Et même si ceux-ci sont recyclés, les matières premières ne peuvent être réutilisées (alliages trop complexes et dispersion des métaux).
Par exemple, en 2019, 53.6 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques toxiques ont été générés.
La marge de progrès est donc grande 😊 Et si vous mettiez votre main à la pâte ?
3) Les avantages d’une démarche Green I.T.
Faire du green I.T., ce n’est pas juste « une contrainte ». Cela peut s’avérer très avantageux pour les entreprises qui entreprennent de prendre cette voie. Voici trois des grands avantages : financier, stratégique et éthique.
- Avantage financier
Mettre en place une démarche de « green I.T. » peut permettre de découvrir des coûts cachés ou des gains masqués via la mise en place d’actions « win-win ». Notamment grâce à une diminution des achats de matériel neuf et à une diminution de la consommation d’énergie.
- Avantage stratégique
La mise en place de ce type de stratégie peut :
- avoir un impact positif sur la motivation des employés & les relations avec ses parties prenantes,
- offrir un avantage concurrentiel,
- permettre la pérennité et le développement de l’entreprise à moyen et/ou long terme.
- Avantage éthique
Mettre en place une démarche de « green I.T. » offre la possibilité à l’entreprise d’assumer sa responsabilité sociétale. C’est une opportunité pour l’entreprise de « faire sa part du boulot » en résolvant des problèmes écologiques locaux et/ou globaux.
4) Par où commencer ?
Un peu de concret ! Le principe de « l’informatique durable » n’est pas de faire disparaître tous vos outils informatiques, mais bien de modifier vos usages. Voici quelques pistes concrètes pour vous mener dans cette direction.
1) Mesurez l’empreinte carbone de vos activités numériques
Avant de réduire ses émissions, il faut les calculer ! Un diagnostic est nécessaire avant la mise en place d’un plan d’action. Plus on a de données, plus le calcul sera précis. Pour calculer les émissions de CO2 de vos services numériques, 3 sources distinctes sont prises en compte : les serveurs, le réseau et les appareils.
- Les serveurs
Il faut s’informer des informations de fréquentation et de la quantité de données stockée sur votre site internet. Cela permet ainsi d’estimer le nombre de serveurs utilisés. En fonction de votre hébergeur, on peut mesurer la quantité d’électricité consommée par les datacenters. Tout cela permet de mesurer les émissions de CO2 engendrées par vos activités numériques.
- Le réseau
Pour un site, on va calculer le nombre de pages et le poids de celles-ci.
Pour une appli mobile, on va prendre en compte le nombre de téléchargements, la taille et la quantité de données consommées. Le type de réseau utilisé (4g, 3g, wifi, …) va permettre de calculer la consommation électrique nécessaire au transit de vos données sur le réseau, et ainsi de déduire les émissions de CO2 associées.
- Les appareils
En ce qui concerne les appareils numériques, on observe le temps d’écran consommé par vos sites/applications et la quantité d’énergie consommée par les batteries de téléphones et ordinateurs durant ce temps. On calcule alors les émissions de CO2 associées.
2) Prolongez la durée de vie de vos appareils
Il faut impérativement stopper la surconsommation de matériel (pour les entreprises comme pour les particuliers). Évitez de changer trop régulièrement vos équipements numériques. Pour cela, mettez des antivirus, entretenez-les, réparez-les en cas de panne.
Évitez également de multiplier les appareils quand ce n’est pas indispensable : ai-je impérativement besoin d’un ordinateur fixe, d’un ordinateur portable, d’une tablette et d’un gsm ?
3) Choisissez bien vos nouveaux appareils
Il faut savoir que 78% des impacts de nos appareils numériques viennent de leur fabrication. 20% restant étant leur utilisation et leur fin de vie, d'où l'importance de garder longtemps ou d'acheter en reconditionné. Si vous optez pour des appareils reconditionnés, le site internet le plus connu est Back Market. Choisissez des appareils porteurs de labels environnementaux ou d’éco-conception comme L’Ange Bleu, EPEAT ou Ecolabel Nordique.
4) Limitez la consommation de vos équipements électroniques
- Débranchez votre box la nuit, ou lorsqu’elle n’est pas utilisée. Celle-ci consomme autant qu’un grand frigo.
- Ne laissez pas vos appareils en veille, éteignez-les.
- Activez le mode « économie d’énergie sur vos appareils » et désactivez les fonctions qui ne sont pas constamment utiles pour vous (bluetooth, wifi, localisation, etc.).
5) Recyclez vos déchets
Recyclez vos anciens téléphones, disques durs, ordinateurs en les déposant chez un revendeur spécialisé, à la déchetterie ou dans les bornes de collecte en magasin.
Des services de reconditionnement apparaissent, recherchez des repreneurs autour de vous (pour les smartphones, voici un site utile).
6) Rendez votre hébergement web plus « vert »
Un hébergeur « durable » doit faire tourner ses data centers à l’aide d’énergies renouvelables et limiter sa consommation d’énergie (donc éviter la climatisation).
Concrètement, voici plusieurs solutions pour passer à un hébergement plus vert :
- Choisissez un hébergement plus vert 🡪 En ligne, il est facile de retrouver des comparatifs des meilleurs hébergements web respectueux de l’environnement. Par exemple, voici deux solutions connues : Planet Hoster & Infomaniak.
- Partagez vos serveurs avec d’autres acteurs 🡪 Un serveur ne s’éteint (malheureusement) jamais. Pourtant, votre site internet n’a pas besoin d’un serveur au maximum de ses capacités 24h/24. Pour optimiser ça et éviter le gaspillage d’énergie, il est possible de partager son serveur avec d’autres entreprises.
- Militez auprès de votre hébergeur web 🡪 Incitez votre hébergeur web à mettre en place des pratiques plus durables.
7) Utilisez un moteur de recherche écologique
Des moteurs de recherche éco-responsables utilisent des énergies renouvelables pour alimenter leurs data centers ou compensent leur bilan carbone. Les exemples les plus connus sont Ecogine, Lilo et Ecosia.
8) Utilisez bien Internet
- Réduisez la taille des fichiers que vous transmettez en pièce jointe ou placez vos fichiers dans des drives et partagez le lien. Cela permet de centraliser le poids numérique et de transférer des mails plus léger (donc moins d'impacts).
- Limitez les émissions de gaz à effet de serre par 4 en tapant directement l’adresse du site que vous voulez visiter plutôt qu’en faisant une recherche dans les moteurs de recherche.
- Nettoyez souvent votre boite de réception mail, désinscrivez-vous des newsletters que vous ne lisez pas et supprimez les pièces jointes une fois qu’elles ont été téléchargées.
Let’s go !
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